C’est ce que m’as dit un passant à qui j’offrais il y a quelques jours un tract sur les propositions d’Emmanuel Macron
Il reprenait ainsi une idée émise depuis un bon moment par certains des adversaires du candidat. Si elle reflétait surtout leur espoir, l’idée n’était pas pour autant à écarter il y a six mois, au moment où on pouvait croire que l’ancien ministre n’était que le produit des médias et qu’il n’avait aucune assise dans l’électorat.
Peut-on encore l’affirmer aujourd’hui quand le candidat s’avère capable de rassembler des foules nombreuses dans ses meetings ? Aujourd’hui, l’affirmation relève plutôt de la méthode Coué !
Bien sûr, il reste encore 3 mois pendant lesquels il peut se passer beaucoup de choses. Par exemple on ne sait pas ce qu’entrainerait un attentat important sur le vote des français, ou quel seront les impacts de la désignation du candidat socialiste ou l’affaire Pénélope Fillon.
Parmi les faits qui montrent que Macron n’est pas en train de se dégonfler comme une baudruche, comme en rêvent certains, les chiffres affichés sur les compteurs du mouvement En Marche. Ils concernent le nombre de comités locaux, le nombre d’événements et le nombre d’adhérents. Je les ai regardés le 21, à la suite de la remarque de ce passant et le 28, donc une semaine après.
Le nombre de comités est passé de 3309 à 3695 en une semaine. Si j’ai bien compris ce que m’ont dit les premiers arrivés, ont leur a demandé au départ de ne pas se regrouper mais de lancer chacun un comité et d’essayer de le faire grossir. Il y a eu de nombreuses nouvelles adhésions cette semaine mais il est probable que le nombre de comités baisse un peu demain, certains adhérents étant probablement incités aujourd’hui à rejoindre un comité proche s’il en existe un L’idée est manifestement de s’implanter partout. Mais bien sur quand vous avez déjà comme moi 19 comités proches de chez vous (deux arrondissements de Paris dans mon cas) vous choisissez de rejoindre ceux qui existent. Sur le territoire de ces deux arrondissements, il y en a 9 sur 19 qui regroupent 90% des adhérents et 6 qui en regroupent 75%.
Reste que le tissu n’a pas la même densité, partout : il y a en moyenne 30 comités par département et 5 par circonscription électorale pour les législatives, mais ce n’est évidemment pas uniforme. Donc 386 nouveaux comités en une semaine, soit presque 12% de croissance, c’est utile, même si chaque nouveau comité est par essence petit au départ.
Le nombre d’événements est passé de 5565 à 6465. Un événement, c’est aujourd’hui soit une réunion de partage et de travail sur un des éléments du programme (je vais à une réunion sur l’Europe demain), soit un événement public (par exemple un tractage devant les sorties de métro de l’arrondissement). 900 événements supplémentaires en une semaine, cela signifie que beaucoup de comités sont réellement actifs (même si chez moi ce sont évidemment les plus gros comités qui mènent la danse).
Enfin, le nombre d’adhérents est passé e une semaine de 151383 à 162 520.
Plus 11 137 en une semaine ! C’est l’équivalent des effectifs d’EELV dans ses meilleures périodes !
Une hausse de 1% chaque jour ! Et le nombre d’adhérents a doublé depuis le mois de septembre 2016, époque où il se situait à 80 000 d’après Wikipédia. Au train actuel, il devrait encore doubler d’ici le premier tour de la présidentielle, mais forcément arrivera un moment où le flux ralentira.
Des commentateurs ont raillé le fait qu’on pouvait s’inscrire deux fois ou qu’il n’y ait pas de cotisation demandée. Certes, il s’agit d’adhérents et ils sont tous loin d’être militants, mais ce sont des gens qui suivent En Marche, qui vont voter pour Emmanuel Macron au mois d’avril et qui en parlent pour la plupart autour d’eux.
Et au regard de ce que je vois autour de moi, il y a plusieurs dizaine de milliers de militants, ce qui représente une force considérable.
Au-delà de ces militants (dont j’ai pu constater que se dégagent des responsables de qualité), En Marche bénéficie du ralliement de militants et élus d’autres partis, si l’on en croit Wikipédia :
• 16 députés, la plupart élus du PS
• 9 sénateurs, surtout PS et RG
• 3 députés européens centristes
• Le 28 novembre 2016, 130 UDI Jeunes et élus annoncent leur soutien à Emmanuel Macron
• Le 27 janvier 2017, ce sont plus de 80 militants, maires, élus généraux, régionaux ou responsables nationaux du Parti radical de gauche qui appellent à rejoindre Emmanuel Macron
En tous les cas, à ce stade, croire que En Marche est une baudruche qui va se dégonfler toute seule d’ici la présidentielle et les législatives, c’est s’illusionner totalement.